Prenez le contrĂŽle de votre poids

Prenez le contrĂŽle de votre poids

Selon l’Organisation mondiale de la SantĂ© (OMS), l’obĂ©sitĂ© se caractĂ©rise par « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire Ă  la santĂ© ».
À la base, l’obĂ©sitĂ© rĂ©sulte d’une consommation trop grande de calories relativement Ă  la dĂ©pense d’énergie, durant plusieurs annĂ©es.
On doit distinguer l’obĂ©sitĂ© de l’embonpoint, qui est aussi une surcharge pondĂ©rale, mais moins importante. Pour sa part, l’obĂ©sitĂ© morbide est une forme d’obĂ©sitĂ© trĂšs avancĂ©e. Elle serait si dommageable pour la santĂ© qu’elle ferait perdre de 8 Ă  10 annĂ©es de vie.
Diagnostiquer l’obĂ©sitĂ©
On ne peut se fier uniquement au poids d’une personne pour dĂ©terminer si elle est obĂšse ou si elle fait de l’embonpoint. DiffĂ©rentes mesures sont utilisĂ©es pour fournir des renseignements complĂ©mentaires et pour prĂ©dire l’impact de l’obĂ©sitĂ© sur la santĂ©.

‱ L’indice de masse corporelle (IMC).

D’aprĂšs l’OMS, il s’agit de l’outil le plus utile, bien qu’approximatif, pour mesurer l’embonpoint et l’obĂ©sitĂ© dans une population adulte. Cet indice se calcule en divisant le poids (kg) par la taille au carrĂ© (m2). On parle de surcharge pondĂ©rale ou d’embonpoint lorsqu’il se situe entre 25 et 29,9; d’obĂ©sitĂ© lorsqu’il Ă©gale ou dĂ©passe 30; et d’obĂ©sitĂ© morbide s’il Ă©gale ou dĂ©passe 40. Le poids santĂ© correspond Ă  un IMC entre 18,5 et 25.

‱ Remarques
– Le principal dĂ©savantage de cet outil de mesure est qu’il ne donne aucune information sur la rĂ©partition des rĂ©serves de graisse. Or, lorsque le gras se concentre essentiellement dans la rĂ©gion du ventre, le risque de diabĂšte et de maladies cardiovasculaires est plus Ă©levĂ© que s’il se concentre dans les hanches et les cuisses, par exemple.
– De plus, l’IMC ne permet pas de faire la distinction entre la masse des os, des muscles (la masse musculaire) et de la graisse (la masse adipeuse). Par consĂ©quent, l’IMC est peu prĂ©cis pour les gens ayant une grosse ossature ou Ă©tant trĂšs musclĂ©s, comme les athlĂštes et les culturistes ;
‱ Le tour de taille. Souvent utilisĂ© en complĂ©ment Ă  l’IMC, il permet de dĂ©celer un excĂšs de graisse Ă  l’abdomen. Il est question d’obĂ©sitĂ© abdominale lorsque le tour de taille est supĂ©rieur Ă  88 cm (34,5 po) pour les femmes et Ă  102 cm (40 po) pour les hommes. Dans ce cas, les risques pour la santĂ© (diabĂšte, hypertension, dyslipidĂ©mie, maladies cardiovasculaires, etc.) sont considĂ©rablement accrus.Cliquez ici pour savoir comment mesurer votre tour de taille.
‱ Le rapport tour de taille/tour de hanches. Cette mesure donne une idĂ©e encore plus prĂ©cise de la rĂ©partition du gras dans le corps. Le rapport est considĂ©rĂ© Ă©levĂ© lorsque le rĂ©sultat est plus grand que 1 chez les hommes, et plus grand que 0,85 chez les femmes.
Des chercheurs travaillent Ă  mettre au point de nouveaux outils de mesure de l’excĂšs de graisse. L’un d’eux, appelĂ© indice de masse adipeuse ou IMA, est basĂ© sur la mesure de la circonfĂ©rence des hanches et la grandeur16. Toutefois, il n’a pas encore fait ses preuves et n’est donc pas utilisĂ© en mĂ©decine pour le moment.
Pour Ă©valuer l’existence de facteurs de risque de maladies, un bilan sanguin (en particulier du profil lipidique) donne des renseignements prĂ©cieux au mĂ©decin.

L’obĂ©sitĂ© en chiffres

La proportion de personnes obĂšses s’est accru au cours des 30 derniĂšres annĂ©es. Selon l’Organisation mondiale de la SantĂ© (OMS), la prĂ©valence de l’obĂ©sitĂ© a pris des proportions Ă©pidĂ©miques Ă  l’échelle mondiale. L’augmentation du poids moyen s’observe dans toutes les tranches d’ñge, dans tous les groupes socio-Ă©conomiques1.
Voici quelques données.
‱ Dans le monde, 1,5 milliard d’adultes de 20 ans et plus ont un excĂšs de poids, et au moins 500 millions d’entre eux sont obĂšses2,3. Les pays en dĂ©veloppement ne sont pas Ă©pargnĂ©s ;
‱ Au Canada, selon les donnĂ©es les plus rĂ©centes, 36 % des adultes font de l’embonpoint (IMC>25) et 25 % sont obĂšses (IMC>30)5 ;
‱ Aux États-Unis, environ le tiers des personnes ĂągĂ©es de 20 ans et plus est obĂšse et un autre tiers fait de l’embonpoint49 ;
‱ En France, prùs de 15 % de la population adulte est obùse, et environ le tiers est en surpoids50.
Des causes multiples
Lorsque l’on tente de comprendre pourquoi l’obĂ©sitĂ© est si rĂ©pandue, on constate que les causes sont multiples et ne reposent pas uniquement sur l’individu. Le gouvernement, les municipalitĂ©s, les Ă©coles, le secteur agroalimentaire, etc. portent aussi une part de responsabilitĂ© dans la crĂ©ation des environnements obĂ©sogĂšnes.
On utilise l’expression environnement obĂ©sogĂšne pour dĂ©crire un milieu de vie qui contribue Ă  l’obĂ©sitĂ© :
‱ accessibilitĂ© aux aliments riches en gras, en sel et en sucre, trĂšs caloriques et peu nutritifs (la malbouffe) ;
‱ mode de vie sĂ©dentaire et stressant ;
‱ milieu de vie peu propice Ă  du transport actif (marche, vĂ©lo).
Cet environnement obĂ©sogĂšne est devenu la norme dans plusieurs pays industrialisĂ©s et se retrouve dans les pays en dĂ©veloppement au fur et Ă  mesure que la population adopte un mode de vie Ă  l’occidental.
Les personnes dont le bagage gĂ©nĂ©tique rend la prise de poids plus facile sont plus susceptibles d’ĂȘtre victimes de l’environnement obĂ©sogĂšne. Toutefois, la susceptibilitĂ© liĂ©e aux gĂšnes ne peut mener Ă  l’obĂ©sitĂ© Ă  elle seule. Par exemple, 80 % des indiens Pima de l’Arizona souffrent aujourd’hui d’obĂ©sitĂ©. Or, lorsqu’ils suivaient un mode de vie traditionnel, l’obĂ©sitĂ© Ă©tait beaucoup plus rare.
Conséquences
L’obĂ©sitĂ© peut accroĂźtre le risque de plusieurs maladies chroniques. Les problĂšmes de santĂ© commenceraient Ă  se manifester aprĂšs environ 10 ans d’excĂšs de poids7.
Risque grandement accru1 :
‱ de diabĂšte de type 2 (90 % des personnes atteintes de ce type de diabĂšte ont un problĂšme d’embonpoint ou d’obĂ©sitĂ©3) ;
‱ d’hypertension ;
‱ de calculs biliaires et autres problĂšmes Ă  la vĂ©sicule ;
‱ de dyslipidĂ©mie (anomalie des taux de lipides dans le sang) ;
‱ d’essoufflement et de sueurs ;
‱ d’apnĂ©e du sommeil.
Risque modérément accru :
‱ de problĂšmes cardiovasculaires : troubles coronariens, accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux (AVC), insuffisance cardiaque, arythmie cardiaque ;
‱ d’arthrose du genou ;
‱ de goutte.
Risque légÚrement accru :
‱ de certains cancers : les cancers hormonodĂ©pendants (chez les femmes, le cancer de l’endomĂštre, du sein, de l’ovaire, du col de l’utĂ©rus; chez les hommes, le cancer de la prostate) et les cancers liĂ©s au systĂšme digestif (cancer du cĂŽlon, de la vĂ©sicule biliaire, du pancrĂ©as, du foie, du rein) ;
‱ de baisse de fertilitĂ©, chez les 2 sexes ;
‱ de dĂ©mence, lombalgie, phlĂ©bite et reflux gastro-oesophagien.
La maniĂšre dont la graisse est rĂ©partie sur le corps, plutĂŽt Ă  l’abdomen ou aux hanches, joue un rĂŽle dĂ©terminant sur l’apparition de maladies. L’accumulation de la graisse Ă  l’abdomen, typique de l’obĂ©sitĂ© androĂŻde, est beaucoup plus risquĂ©e que la rĂ©partition plus uniforme (obĂ©sitĂ© gynoĂŻde). Les hommes ont en moyenne 2 fois plus de graisses abdominales que les femmes non mĂ©nopausĂ©es1.
Fait prĂ©occupant, certaines de ces maladies chroniques, comme le diabĂšte de type 2, surviennent maintenant Ă  l’adolescence, Ă©tant donnĂ© le nombre croissant de jeunes qui sont en surpoids et qui souffrent d’obĂ©sitĂ©.
Les personnes obĂšses ont une moins bonne qualitĂ© de vie en vieillissant et une espĂ©rance de vie plus courte que les personnes qui ont un poids santĂ© 9-11. D’ailleurs, les professionnels de la santĂ© prĂ©disent que les jeunes d’aujourd’hui seront la premiĂšre gĂ©nĂ©ration d’enfants dont l’espĂ©rance de vie ne dĂ©passera pas celle de leurs parents, principalement Ă  cause de la frĂ©quence croissante de l’obĂ©sitĂ© infantile.
Enfin, l’obĂ©sitĂ© peut devenir un fardeau psychologique. Certaines personnes se sentiront exclues de la sociĂ©tĂ© en raison des critĂšres de beautĂ© proposĂ©s par l’industrie de la mode et par les mĂ©dias. Devant la difficultĂ© Ă  perdre leur excĂšs de poids, d’autres vivront une grande dĂ©tresse ou de l’anxiĂ©tĂ©, qui pourra aller jusqu’à la dĂ©pression.
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